Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
~ Dreamy Gypsy  ~ Dreaming Gypsy ~
30 avril 2015

Article 7: "Je crois que je ne pourrais pas vivre sans respirer" *

Article7 Je crois que je ne pourrais pas vivre sans respirer

     Alors que nous marchons, l'odeur devient véritablement insupportable. Je ne pensais pas en avoir l'utilité, mais j'ai finalement la vive intention d'acheter un masque, et tant pis pour mon nouveau rouge à lèvres! On nous dit que pratiquement tout le monde dans Pékin se ballade avec un masque. C'est faux. Certains en portent, c'est vrai, mais ils sont en minorité. Eh bien, c'est décidé, je ferai partie de cette minorité. Je suis déjà en minorité ethnique alors je suis plus à ça près... La minorité ethnique! Parlons-en. Maintenant que j'en fais partie, je comprends parfaitement les hommes, les femmes et les enfants qui non contents de vivre dans un pays étranger, ont ce signe si reconnaissable, ici pour leur rappeler qu'ils n’appartiennent pas à ce monde, et l'exposer à tous ceux qui les entourent. Si vous ne l'avez pas vécu, vous ne pouvez pas imaginer à quel point il est difficile de marcher dans la rue en sentant les regards sur vous. Peut-être ne vous dévisagent-ils pas à cause de la raison à laquelle vous pensez, mais elle paraît si évidente qu'il n'est pas facile de vous en détacher, et cela pèse à chaque seconde. Ceci dit, en centre ville, vous passez inaperçu la plupart du temps. C'est lorsque vous vous en éloignez un peu que vous ressentez comme un malaise...

     Avant de me perdre dans un débat intérieur sur le racisme, malheureusement présent qu'on le veuille où non puisqu'il est gravé sur notre visage, je parlais de l'air irrespirable de Pékin, qui lui, n'est absolument pas une légende, contrairement à ce que je pensais. Je décide donc de m'acheter un masque. Je demande à Alex où je peux en trouver un, elle me dit qu'ils sont généralement plus chers en supermarché que sur internet, mais m'y emmène tout de même. Elle m'explique alors qu'il y a des masques plus ou moins efficaces et que certains sont réutilisables quand d'autres ne le sont pas. Évidemment, au super marché, ils coûtaient entre 10Y et 20Y et étaient à usage unique. Elle me propose de me montrer le sien qu'elle a à l'agence, qui est en tissu, donc lavable. Sur le chemin, elle m'explique que même les masques les moins efficaces protègent au moins de ”ces gros trucs.” En disant cela, elle pointe du doigt les grosses particules, semblables à de la poussière, qui m'intriguaient depuis mon arrivée. C'était donc la pollution! De la pollution à l'état visible dirons-nous, dont la taille peut aller de celle d'une poussière justement, à celle d'un poing d'enfant. Oui, en effet je vais m'acheter un masque. En arrivant, elle me montre le sien, que je ne vous décrirai pas puisque j'en suis tombée éperdument amoureuse et l'ai donc immédiatement commandé sur internet (avec son aide bien sûr, déjà que je parle pas le Chinois, je risque pas de le lire), et vous aurez droit à une photo. 

     Ils étaient en effet bien moins chers: pour le prix d'un masque à usage unique, vous en avez deux lavables. Elle a payé avec sa carte, puisqu'elle avait un compte sur le site, ça a coûté un peu plus de 11Y. Quand je veux le lui rembourser, elle me dit qu'elle me l'offre. D'accord. Pas de problème. Je l'ai rencontrée il y a à peu près vingt quatre heures, et concrètement j'ai passé... Quoi? Une demi journée en sa compagnie. On m'avait parlé de l'hospitalité des Chinois, mais là on frôle l'extrême: c'est tout juste si elle me connaît.

 

*Cf: Pascale Bussières (Becky Walters), Le Cœur a ses raisons.

Publicité
Publicité
Commentaires
~ Dreamy Gypsy ~ Dreaming Gypsy ~
Publicité
Newsletter
Publicité