Article 39: Tragédie aérienne

      Lundi 1er Juin (J-21). Aujourd'hui, mon tueur en série a décidé de s'essayer au crash d'avion. Deux fois. La première dans un arbre, et la deuxième dans la mare.

   Après avoir travaillé l'orthographe anglais, nous partons au parc, où se trouvent la mère et l'entomophile, avec pour seule arme un avion en polystyrène télécommandé. Nous rencontrons là bas des voisins : un petit de trois ou quatre ans, un grand de quinze et leur mère. Quinze,* Dix et moi-même partons jouer aux pilotes. Bien entendu, au bout de cinq minutes, mon meurtrier en puissance l'a déjà planté dans un arbre. Qu'est ce qu'il est doué ! Et comme par hasard, il a choisi... un saule ! Ça rime avec "colle." Coïncidence ? Je ne pense pas... J'escalade comme je peux et je secoue la branche. Impossible de le faire tomber. Non seulement ça sert à rien, mais en plus ça secoue l'intégralité de l'arbre en même temps. L'avantage, si je le fais tomber par terre, c'est que l'avion sera plus facile à attraper. J'ai dû être bûcheronne dans une autre vie...

   Bref, en désespoir de cause, Dix va chercher un balais. Donc, bien sûr, c'est moi qui m'y colle. Notez avec quel soin j'ai choisi mon verbe... En effet, en descendant de mon arbre, j'ai le profond sentiment que je vais apprécier ma douche, et que mes vêtements vont apprécier la prochaine lessive... Les mains, les cheveux, le jean... Si je touche un truc, je reste collée, c'est sûr !

   Mais revenons à nos moutons. Comme je le disais, le privilège de sauter, un balais à la main, afin de faire tomber un avion en polystyrène d’un arbre collant me revient. Pourquoi c'est toujours moi... ? Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'il m'arrive toujours des trucs improbables comme ça ? Je vis dans une comédie musicale, mais concrètement, ma vie, c'est carrément un cartoon ! Ah, ça y'est, il est tombé. Ben autant vous dire que je devais avoir l'air fin... Profondément.

   Maintenant qu'on a récupéré l'avion, ou plutôt que je me suis ridiculisée pour récupérer l'avion, c'est au tour de Quinze. Comme l'arbre, on a déjà testé, il décide de lui faire faire une petite baignade. Et, hop ! Dans la marre aux nénuphars ! Non, mais vous le faîtes exprès, ou quoi !? En tous cas, vous faites ce que vous voulez, mais vu la propreté indéniable de la chose, moi j'y vais pas à la nage...

   Tant pis, demandons de l'aide à notre ami le balais. On essaye de l'attraper, ça marche pas... On essaye de créer un courant pour le faire aller sur l'autre rive, où je l'attends patiemment, ça marche pas... Je coupe une branche (de saule, bien sûr, je suis plus à ça près) pour essayer de l'attraper, ça marche toujours pas... On essaye de le mettre en route... Oh, il bouge ! Mais pas longtemps... Heureusement, notre sauveur, le père arrive ! Lui par contre, il y va à coups de cailloux. Ça marche ! Pas éternellement, ceci dit... Il faut l'envoyer suffisamment près... Et il vaut mieux viser comme il faut... Nous ne voulons pas faire couler l'avion à pic et le coincer avec une pierre en prime. Enfin, je crois... Mais c'est pratique les cailloux, ça crée du courant. Plus que les balais en tous cas... Pendant que Quinze et moi continuons d'aller briser des rochers pour faire des ricochets, Papa Warrior arrache une branche de saule relativement très beaucoup plus grande que la mienne... Ouf, enfin ! J'y croyais plus. On a bien rit quand même. Mais, comme je l'ai déjà dit précédemment, je vais grandement apprécier ma douche. Après le cours d'Anglais, ceci dit. Il a beau faire nuit, ma journée n'est pas finie...

Mon petit plaisir du jour : C'est le soir, et je suis dans ma chambre. Comme la douche, c'est en musique, je retourne vivre dans ma comédie musicale. Faudra que je pense à un titre, maintenant qu'on a le thème**. Bref. Je fais donc du play-back sur Someone like you, d'Adele au moment où je passe devant mon ventilateur. Et là, j'ai une idée de génie. Franchement, je pouvais pas laisser passer l'occasion, c'était trop beau. (Et pour ma défense je suis à environ 100 miles*** de la Terre, sur la planète Broadway.) Je chante l'intégralité du refrain les cheveux au vents... Et là, la vie est belle ! Des fois je me fais de ces délires... qui m'amènent à peu près à la même conclusion que celle du paragraphe suivant...

Je suis folle, mais j'me soigne (ou pas...) : On sait que je parle toute seule en Anglais, je l'ai déjà avoué. Mais, maintenant, je me pose des questions et j'y réponds en Espagnol! "Where is it ? Aquì." Donc, non seulement j'ai plusieurs personnalités qui communiquent entre elles, mais en plus, elles parlent pas la même langue! C'est bien LillyT, c'est très bien, bravo, toutes mes félicitations, vraiment. Et sinon, l'asile, c'est par là...

* Oui, donnons leur des numéros en fonction des âges, c'est plus simple, ils ont des noms trop compliqués. Je suis incapable de les prononcer, alors les retenir...

** Gypsy, de Lady Gaga. Vous avez pas oublié? Mais si, c'est pour qu'elle vienne à l'avant première! Vous suivez pas du tout, hein...

*** Mettons nous d'accord. Quand je parle de miles, je parle bien de milesmarinset pas de milesanglais. La distance est beaucoup plus longue de cette façon...