Article 24: "C'est le pays joyeux des enfants heureux!"*

     Pékin, c'est le pays des Bisounours. Y'a des arc-en-ciels partout, et quand t'écoutes les occidentaux, en Chine "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"**. Sauf la B!!!!!!!P de B!!!!!!!P de B!!!!!!!P de B!!!!!!!P qui sert de mère à ma petite.

     Tout commença par une belle journée de printemps...

      Mercredi 20 Mai 2015, 5h30. Non, j'ai pas besoin de réveil, je suis réglée à l'heure du soleil. J'avoue que l'épaisseur des rideaux aide un peu... Je me lève, je range, je déjeune en me disant que je ferais mon sport après avoir amené Ginny à l'école, que j'irai faire un tour après ça et que je mettrai mon blog à jour cet après midi. Je suis persuadée que la Grande Muraille de Chine, ça vous intéresse, je ne veux donc pas vous faire attendre trop longtemps. Je suis gentille, hein? Trop gentille, en fait. Et je dis pas ça pour vous.

     Le temps passe. Je suis censée commencer à 7h30. 7h40, 7h45, 7h50... Bon, ben je vais lui envoyer un texto... vu qu'elle a pas la présence d'esprit de le faire, elle! C'est vraiment épuisant des gens comme ça. "Désolée, elle dort. Je frapperai à ta porte pour que tu l'accompagnes à l'école." On est d'accord pour dire que je serais dans mon droit en lui répondant que j'ai prévu des choses dans la mesure où je n'étais pas censée m'occuper de Ginny et que du coup... ça va pas être possible. Mais comme nous le disions plus tôt, je suis gentille. Dieu m'en garde! Quand on est méchant et égoïste, on n'a pas autant de problèmes. La preuve: elle n'en a pas, elle.

     On reste sur le plan de départ, comme je sais pas dans combien de temps elle se lèvera, je reporte tout à "après l'avoir accompagnée à l'école" et je me mets à mon bureau. Je vous écris un peu mais le problème c'est que je bloque à un endroit, alors je réfléchis, je retouche quelques photos...

     Le temps passe. On vient frapper à ma porte, que j'ouvre. Surprise! Ce n'est pas mon hôtesse bien aimée: elle n'aurait pas pris cette peine. Non, elle a préféré envoyer directement sa fille. Je sors et illumine la pièce de mon sourire: "Coucou! C'est l'heure d'aller à l'école?" "Non, on fait ça d'abord." "La pâte à modeler? Et Maman, elle est d'accord?" Question à laquelle nous n'aurons jamais de réponse, parce que Maman, elle a beau être juste à côté, elle doit penser que ça lui ferait du mal de m'éclairer sur le sujet. Je prends le silence de cette adorable bonne femme pour un "oui".

     Le temps passe. Au bout d'une heure j'avais compris que, encore une fois, la petite n'irait pas à l'école, mais la mère vient me le dire juste au cas où. L'excuse cette fois, c'est qu'elle a "plan to going out this afternoon." Non, je vous mets pas d'astérisque avec la traduction, parce que ça veut juste rien dire. Écoute ma grande, ton Anglais approximatif ne me dérangeait pas jusqu'ici, mais depuis que tu es devenue si agréable à vivre, ton "plan to going out," il a le don de m'énerver. Mais comme je suis toujours aussi gentille, je souris, même si toi, tu ne le fais jamais. Concrètement, ce que tu fais, c'est absolument tout ce que tu peux pour me rendre la vie impossible. Tu crois vraiment que je l'ai pas compris? On est entrain de chercher une autre famille, ça te tuerait de te comporter en être humain jusqu'à ce qu'on la trouve? Apparemment oui.

     Le temps passe. Elle m'avait bien fait comprendre que son "plan to going out" c'était juste Ginny et elle. Seulement, une fois le temps de partir venu, elle veut que je vienne. Ok, si ça te fait plaisir, c'est toi le patron. Mais es-tu seulement consciente que je n'ai pas eu de jour de repos depuis deux semaines, que j'ai fait quarante trois heures la semaine dernière et que peut-être, j'aimerais éventuellement avoir un peu de temps pour moi? Apparemment non. J'espère juste, en cet instant que tu ne me fais pas encore le coup de me prendre alors que tu n'as pas besoin de moi.

     Je ne suis, paraît-il, pas assez intégrée, et les initiatives devraient venir de moi. Qu'on se le dise, j'ai déjà essayé des dizaines de fois, c'est elle qui ne veut pas m'intégrer, et pas l'inverse, contrairement à ce qu'elle veut faire croire. J'entame donc innocemment la conversation: "où va-t-on?" Jésus, Marie Joseph! Mais qu'ai-je donc fait? Si un regard pouvait tuer, j'aurais eu bien du mal à vous rapporter cette journée féérique. Et son ton... Mais c'est quoi le problème? Tu m'embarques, il me semble que j'ai le droit de savoir où on va, non? Apparemment pas. Mais sourions! Il paraît aussi que je ne souris pas assez, alors ignorons son comportement légendaire et sourions!

*L’île aux enfants. Oui, je sais, mes références laissent à désirer... Mais on me pardonne, c'est ce qui fait que vous m'aimez.

**Droits d'auteurs attribués à La.. pardon, à Ma Rousse. Même si en réalité, elle l'a volé à Jean Yanne...